Je ne sais point prier le rite austere
Des beaux Saints d'autrefois,
Et rarement mon front se courbe jusqu'à terre,
Jésus, devant ta Croix.
Et cependant j'implore
Ta sublime bonté,
Et cependant j'adore
Ta grande majesté
O maître, je demande une bien simple chose
A quiconque est tout bon:
Ce n'est point la richesse ou la gloire, et je n'ose
Espérer un pardon.
Il m'importe fort peu de mourir un dimanche,
Puisqu'il me faut mourir;
Il m'importe encor moins d'avoir la robe blanche
Du prêtre ou du martyr;
Mais il est sur la terre
Un coin deux fois béni,
Où la France et ma mère
Sont tout mon infini.
Et je voudrais mourir en France, près de celle
Dont l'amour est si beau,
Dans la chambre où notre âme avec foi se rappelle
Les rêves du berceau.
Et je voudrais encore
Dormir sous le pommier,
Dans la vigne que dore
Un soleil familier.
Je verrais au printemps la fleur blanche et légère
Neiger, neiger sur moi;
Et la grappe d'automne, avant de rire au verre,
Me dirait: lève-toi.
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