Thursday, March 5, 2015

"Loyson" par Jean Gentil (Le Louisianais - 30 Octobre 1869)

Quand ce Carme montait à la chaire royale
De Notre-Dame, en la Cité,
Au sommet de Paris, de la France loyale
A Dieu comme à la liberté;
 
Quand il courbait les fronts sous sa haute parole,
Simple prêtre et grand orateur,
Et quand il déroulait la sainte parabole
De Jésus, Christ et Rédempteur,
 
C'était beau. L'incrédule, en entendant ce Carme,
Comprenait l'attendrissement,
Et plus d'un philosophe essuyait une larme
Qui s'échappait furtivement.
 
Il s'appelait alors Hyacinthe. Ses frères
Le citaient tous avec amour:
Il était un apôtre, un élu, l'un des Pères
Qui rayonnent au divin jour.
 
Mais le prêtre abandonne,
Croyant toujours à Dieu,
Sa robe, sa madone,
Son couvent, le Saint Lieu.
 
Et le pape des gueux, Veuillot l'atrabilaire,
L'empoigne sans façon,
L'insulte, le maudit. le damne en sa colère,
Et l'appelle Loyson.
 
Quelle étrange apostrophe
De Veuillot à Loyson!
Créditons l'apostrophe
Pour Veuillot, sans façon.

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