L'amour d'un sexe à l'autre,
Sans parfums, loin du jour,
Fange où l'esprit se vautre,
Ne fut jamais l'amour.
L'âme doit restore pure,
Et le front radieux.
Une pensée impure
A-t-elle accès aux cieux?
Et cependant, tout rose
A mes dix-huit printemps,
J'aimais follement Rose,
Qui n'avait pas quinze ans.
Je n'osais le lui dire;
Elle ne disait rien:
Moyen de contredire
Son amour et le mien.
Mais non, car la charmante
Ecrivait tendrement
Un doux baiser d'amante
Aux lèvres d'un enfant,
L'Enfant,--- j'ai souvenance,---
Etait fort caressant,
Vermeil comme l'enfance,
Toujours obéissant.
Et moi seul, dans l'ivresse
D'un Bonheur enchanté,
Je cueillais la caresse
Tendre de volupté.
Et l'enfant aimait Rose.;
Et moi!... Qui le defend?
Pas de poste plus rose
Qu'une lèvre d'enfant.
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