Mes bons amis, ayons un peu de bienveillance;
Cela coute si peu!
Cela coute si peu!
Nous ne sommes pas tous l'esprit et la vaillance,
Et tous jouant franc jeu.
Chaque homme a ses défauts, ses travers, ses malices,
Quelquefois ses noirceurs,
Et quelquefois encor d'abomidables vices
Et d'atroces laideurs.
L'existence est un jeu de cartes politques
Où chacun, à carreau,
Défend sa foi, sa loi, ses lares, ses boutiques,
Et pose son zéro.
Est-ce tout? nunui donc, car il est des sottises,
Et des sots ici-bas;
Car il est des galons, des titres, des bêtises,
Des fracs et des rabats.
De graves insensés innombrable est la foule;
Et le monde benêt? ....
Tout cela pêle et mêle existe, mange, roule,
Et joue au cochonnet.
Du plus au moins, amis, chacun est ridicule,
Chacun est un Pierrot;
Aussi pourquoi faut-il que Mathurin bouscule
Son voisin Patureau?
Le diable, mauvais gueux, avocat fort habile,
Rirait à nos dépens,
Et nous condamnerait à payer notre bile
A beaux deniers sonnants.
Or donc, soyons amis, bienveillants, charitables,
Compaigns du bon vouloir;
Autrement, mieux vaudrait etre chiens lamentables,
Hurlant dans un trou noir.
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