Friday, January 16, 2015

"La quarantaine" par Jean Gentil (Le Louisianais - 31 octobre 1868)

Aie!...Aie!... O camarade,
Je souffre en vrai damné,
Parbleu! je suis malade,
Peut-être condamné

Scarron, le cul-de-jatte,
Etait bien plus gaillard
Que l'ami triste-à-patte,
Marchant en béquillard.

C'est cuisant tout de même,
Après avoir couru,
De tourner sur soi-même
Impotent et bourru.

Car j'aimerais, o Pierre,
A courir Dieu sait où,
A lire au fond d'un verre
Le bonheur du vrai fou.

Mais non: sur la couchette
Mes bras sont chevillés,
Et le lin et la bette
Cataplasment mes pieds.

La preuve bien certain
Que mon sort n'est pas beau,
C'est un quarantaine
De tisane et puis... d'eau.

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