Thursday, January 8, 2015

"Pauvre Septime" par Jean Gentil (Le Louisianais - 17 août 1867)


Encore un qui s'en va lorqu'il avait à peine
Attient ses dix-sept ans,
Que ses frères l'aimaient, que son âme était pleine
De projets souriante.

Son père en était fier, sa mère, toujours bonne,
Croyait à l'avenir:
Ils ne pouvaient penser qu'un fils que Dieu vous donne
Avec eux dut mourir.

Lorsque les douze enfants étaient assis à table
Sous un oeil protecteur,
Qui donc aurait compris qu'un bonheur ineffable
Contenait un Malheur,

Que l'un des douze enfants devait quitter ses frères,
Abandonner ses soeurs,
Pour laisser à chacun le droit sans ses prières
De répandre des pleurs?

Pauvre Septime, enfants aux grands rêves de gloire,
C'est donc finit! ....Mort, mort!....
Et les mains ont scellé la pierre froide et noire
De la tombe où l'on dort.

La mort, qu'est-ce donc? Mon affreux, sombre chose,
Elle prend lachement
La vierge qui sourit, le jeune homme qui cause,
Pour en faire un néant.

Un néant? Non, Seigneur, car le Seigneur proteste,
Aux pays radieux,
Contre un néant menteur. Si le cadavre reste,
L'âme s'envole aux cieux.

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