Thursday, January 29, 2015

"Etonnements" par Jean Gribouille (Le Louisianais - 13 février 1869)

Mes amis, je m'étonne,
-- Etonnez vous aussi!
En apprenant qu'il tonne
En hiver, par ici.

Et je m'étonne encore,
Tout naturellement,
De voir ce qui décore
Le large firmament.

La lune, les étoiles,
Sont miracles donnés.
Plus vous levez les voiles,
Plus vous vous étonnez.

Et vous pouvez peut-être,
En voyant de beaux yeux,
Doucement reconnaître
Que l'amour est aux cieux.

Toute choses est miracle,
Depuis le vin sucré
Jusqu'au grand tabernacle,
Du mystère sacré.

Et la rose et la femme,
Et la vierge et l'oiseau,
Et le coeur et la flamme?
C'est protige, et c'est beau.

L'esprit le plus sublime
En ses élancements
Frisonne, craint, s'abîme
En longs étonnements.

Mais Mathews déifie,
Le puits et le ruisseau,
Cela me térrifie,
Autant qu'un basin d'eau.

Mathews était d'Irlande
Où Patrice était saint,
En portant houppelande,
De Père Capucin.

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