Thursday, January 1, 2015

"Les Créoles aux Attakapas" par Jean Gentil (Le Louisianais - 31 aout 1867)

On dit que les Créoles
Sont vaniteux, hableurs
Rodoments en paroles,
Duellistes et fouineurs

Je connais peu la ville,
Son conseil, ses mouchards,
Sa populace vile,
Ses courtiers, ses richards

Quoiqu'il en soit, j'affirme
Haut, sans illusions,
Que pour un seul infirme
Vous comptez trois lions.

Quand le soleil se lève,
Ils sont déja levés,
Chassant au loin le rêve
Des loisirs envolés

Ils se courbent sans honte,
Par un soleil d'été
Vers la terre d'où monte
L'épi de liberté

Je les vois à chaque heure aux champs où l'on moissonne
Le pain des laboureurs
Travailler en hiver, travailler en automne
Sans compter leurs sueurs,

Les vieillards, les enfants, et quelquefois les femmes
S'en vont au rendez-vous,
Accomplissant ainsi le saint travail des âmes,
Des fils et des époux.

Je connais un enfant de dix ans. Il s'appelle
D'un nom bien glorieux
Son père, un général, fut un noble "rebelle"
Combattant pour ses Dieux

Et ce père est tombé quand le cri de "victoire"
Sonnait dans le clairon,
Laissant pour heritage un souvenir de gloire,
Une épée et son nom

Savez-vous ce que fait l'orhphelin de la guerre,
L'enfant de dix ans? --- Non.
Vaillant, joyeux, content, il laboure la terre
Et se nomme Mouton.

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