Sunday, April 26, 2015

"Aux Violeurs" par Jean Gentil (Le Louisianais - 14 Janvier 1871)

Qu'on soit Français, Prussien, Espagnol, ou bien Russe,
Que ce soit en Alsace ou que ce soit en Prusse,
Que l'homme soit soldat ou prince couronné,
Que ce soit dans la paix ou le combat damné,
Quiconque ose violer ou la fille ou la femme
Est un sombre bandit, un misérable infâme,
Un de ces chiens hideux que l'on peut écraser,
Un monstre que le fer doit abélardiser.
Est-ce assez? Non, il faut le suspendre à la corde,
L'étriper sans façon et sans miséricorde,
Le laisser suspend... pour que les noirs corbeaux
Lacèrent ce bandit lambeaux par lambeaux.
Et si le châtiment ne vous paraît point être
Assez grand, empoignez le misérable reître,
Fixez le par la bouche et par le fondement
Devant un feu qui brûle et rôtit lentement;
Ou bien, après l'avoir déchiré sur la claie,
Semez-en la poussière au vent qui la balaie.
Mais le laisser vivant et presque respecté,
C'est crime non moins grand que grande lâcheté.
Et le fils qui permet que l'on viole sa mère,
Et l'époux console par une plainte amère,
Et le père qui pleure au lieu d'assassiner,
Et le soldat qui craint de tout exterminer,
Et la femme n'osant empoisonner qui tue,
Et le peuple immobile ainsi qu'une statue,
Tout cela fait rougir de honte, car Dieu dit:
"Tu peux honnêtement écorcher un bandit."

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