Friday, April 17, 2015

"Lawes" par Jean Gentil (Le Louisianais - 19 Novembre 1870)

L'émeute sans raison, sans drapeau, deux fois vile,
Vociférait, marchant contre Donaldsonville;
Les femmes, les vieillards, les enfants, tout tremblait;
Et l'on ne savait pas ce que la nuit celait.
Deux hommes, en voyant les craintes et les larmes,
En entendant partout les cris et les alarmes,
En comprenant l'horreur d'un réveil dans le sang,
Ont dit: "Allons trouver l'homme qu'on fait puissant.
Et cet homme, avec nous, apaisera l'émeute."
Ils le firent. Au retour, ils trouvèrent la meute
Qui les assissina froidement, lâchement.
Sans trop savoir pourquoi, sans trop savoir comment.
 
Assassinés dans l'ombre!... O toi, Donaldsonville,
Quand tu sus le forfait d'une bande servile;
Quand tu vis le cadavre horrible, ensanglanté,
Epouvantable même à la férocité;
Quand tu reconnus Lawes. une victime sainte,
Tu fis bien de draper de noir ta triste enceinte,
D'accompagner, en pleurs, à la tombe des morts
Celui qui sut mourir sans crainte et sans remords.

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