Monday, April 20, 2015

"Bertrands" par Jean Gentil (Le Louisianais - 3 Decembre 1870)

La corse pour berceau, pour tombe Saint-Hélène,
C'est magique légende à courber plus d'un front;
Et tout, dans ce récit de vigoureuse haleine,
Est puissant, gigantesque et trop haut pour l'affront.

Bertrand l'accompagna dans son exil immense,
Le suivit enchainé, l'ayant suivi vainqueur,
Courtisa l'infortune ,-- une sainte Puissance
Que redoute le lâche et qu'aime le grand coeur.

Ce Bertrand, cet ami, compagnon militaire
Qui reçut du montrant la parole d'adieu,
S'exila dans la gloire ainsi qu'un solidaire,
En vivant au desert, s'exile tout en Dieu.

Mais quand à Wilhelmahoe, une vrai chenil de Fauve,
Un château que l'exil ne saurait illustrer,
Un bouge où l'on ripaille à l'abri d'Hudson Lowe,
Je vois monsieur Bazaine hardiment se vautrer,

Je dis tout haut: "Pécaire!
Quel bel accouplement !
C'est Bertrand et Macaire
Qui font du sentiment."

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