Thursday, April 23, 2015

"La Femme" par Jean Gentil (Le Louisianais - 24 Décembre 1870)

Oui, la femme est sacrée, étant frêle et puis mère,
Etant celle qui garde en soi la part amère,
Et donne la part de bonheur,
Nous devons respecter du profond de notre âme
Et la soeur et l'épouse, et la fille et la femme,
Et nous attrister à leur malheur.
 
Mais quand cette frêle et douce créature,
Eve du Paradis, parfum de la nature,
Ange vous indiquant les cieux,
Est sainte, deux fois sainte entre toute les autres,
C'est lorsqu'un enfant rose, un élu des apôtres,
Met un sourire en ses grands yeux.
 
Un enfant sur le sein, c'est la chose sacrée,
C'est naîf et c'est grand, beau comme l'empyrée,
Pudique, chaste et puis charmant.
La chair devient alors pure comme un blanc voile,
Et la goutte de lait est une douce étoile
Qui tremble au bord du firmament.
 
Or, savez-vous, Madame,
Ce que font ces maudits,
Ces soulards privés d'âme,
Ces Huns et ces bandits?
 
Avec leur fer de lance, ô raillerie amère!
Ils clouent l'enfant qui tette au sein blanc de sa mère.

No comments: