Tuesday, May 19, 2015

"Hugo et Veuillot" par Jean Gentil (Le Louisianais - 8 juillet 1871)

Le bon Frère Veuillot, un parent du Nonotte
A qui Rome a donné plus d'une bonne note,
Et qui connait à fond les "Egoûts de Paris,"
A la tête des gens jette ses oeufs pourris.
C'est un métier, le sien; et ses nombreux services
Excusent amplement sa laideur et ses vices.
Mais où Veuillot excelle, est brave, triumphant,
Spadassin clérical qui salit et pourfend,
C'est quand il frappe un mort, un vaincu, l'homme à terre,
La victime sur qui le bourreau doit se taire.
Alors il est heureux, il chante en sacristain,
Et bave sur le mort deux phrases de latin.
Quelles phrases, Seigneur! Et par sa bouche ouverte
On voit dans la gencive écumer sa dent verte.

Ce Nonotte béat, qui parle de pudeur,
Don't l'âme et le visage ont la même laideur,
Qui trempe dans la fange une plume dêvote,
Qui fait la cour à Dieu sans négliger Javotte,
Est quelquefois charmant, plus drôle, en vérité,
Que lorsqu'il prie et prend des airs de sainteté;
Car lorsque Veuillot prie, il ressemble à l'incube
Qui cherche dans la nuit les bras d'une succube.

Savez-vous qu'il appelle Hugo Citrouille?--Hugo,
Il ne te manquait plus qu'un crachat de cagot.

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