Sunday, May 3, 2015

"Patrie" par Jean Gentil (Le Louisianais - 11 mars 1871)

C'est vrai, bien vrai, trop vrai; le Guillaume de Prusse,
Un empereur qu'on peut comparer au tzar russe,
Et un puissant vainqueur:
Ses soldats allemands, roux de poil, laids et fauves,
Ayant pour généraux des comptes et des Fauves,
L'acclament tous en choeur.
 
La France a succombé! Paris, ville affamée,
A reçu dans son sein la glorieuse armée
Du brutal ennemi;
La paix de monsieur Thiers est la honte infinie,
Et la France consent à cette ignominie,
Comme morte à demi.
 
O chute et châtiment! L'un grandit, l'autre tombe,
Et chacun de nous va trébucher à la tombe,
Paris, Rome ou Strasbourg;
Mais s'il m'était permis de choisir ma patrie,
Je te préfèrais, ô ma France flétrie,
A toi, plat Blandebourg.

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